Il m'aura fallu la recommandation enthousiaste de deux lectrices et plusieurs mois avant d'oser m'attaquer à ce texte.

Alors, en vérité, je ne vous en voudrais pas si, à la fin de ce coup de cœur, vous ne vous précipitez pas pour réserver ce livre. Cependant, il m'est impossible de ne pas l'écrire, de ne pas vous dire que, si vous le sentez, allez-y, lisez-le, ce livre est incroyable.

L'endroit où il est le plus incroyable, je m'en rends compte, là, en écrivant cette chronique c'est dans la façon qu'a ce récit, écrit suite à la mort accidentelle et brutale de son fils de 8 ans, d'évoquer la vie.

Il parle de la vie de son fils, de sa façon de bouger, d'appréhender le monde, de ce qu'il était et de ce qu'il a laissé.

Il parle de la difficulté de continuer à exister, de la culpabilité, de la solitude aussi, de la recherche d'un sens à cette existence.

Il parle, avec une délicatesse incroyable du deuil de sa femme, du chemin de mouvement et de contact humain dans lequel elle s'engage, loin de lui, mais toujours à ses côtés. La beauté de ce couple qui traverse l'indicible.

Il parle de la filiation, des liens qui se tendent et se détendent, qui se rompent parfois, se retissent d'autres fois entre son père et lui, son autre fils et lui.

Il parle des mots, convoque d'autres vies. Celles d'écrivains, qui comme lui, ont perdu un enfant.

Il parle de ce qui l'a dépassé, lui, de ce qui nous dépasse, nous. Il met des mots sur ce qu'on ne pourra jamais comprendre et ce faisant, nous fait l'immense cadeau d'apercevoir, nous aussi, l'entêtement de la vie en nous.

 

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